UN TOURBILLON D’ÉNERGIES
À ses débuts, la peinture de Joël Dabin est plutôt figurative et rigoureuse
Dans les années 50, Dabin porte un intérêt à l’expressionnisme abstrait et à l’action-painting de l’Ecole de New-York. Il aurait pu se tourner résolument vers l’abstraction mais ce ne sera que passager
“ J’ai eu une période abstraite, dont je me suis lassé, car elle s’est vite réduite à des études de couleurs ”. Il reviendra à la figure tout en gardant cette fougue et cette sensibilité qui caractérisent son œuvre. Il devient au fil des ans, le peintre du mouvement
“ Je saisis la richesse des couleurs… je suis ému par le mouvement ”.
Ses compositions servent toujours cette idée de mouvement : diagonales conventionnelles ou lignes verticales légèrement obliques, lignes courbes rayonnant autour d’un axe central.
L’œuvre devient explosive avec des couleurs prenant le pas sur le dessin.
Dabin sait travailler vite, d’un seul jet. Son geste est nerveux et intuitif. “ Je ne suis pas un peintre de la description, j’évoque… Je suis un instinctif ! ”. Ses graphismes schématiques ont une signification très personnelle
Il a voyagé sur les quatre continents. Il s’est nourrit des paysages, des personnages, des cultures, coutumes et ambiances de chaque pays
“ Le voyage me rince les yeux et me donne du plaisir ”. Il se révèle être plus attiré par les Hommes que par les paysages. “ J’aime les personnages de Vélasquez, de Rembrandt et ceux somptueux de Bacon ”.
Il puise son inspiration parmi les sujets traditionnels tels que les costumes, la danse, les marchés, les scènes de genre, les carnavals, …
Cet artiste amoureux de l’Andalousie est hanté par la tauromachie, le mythe de Don Quichotte, l’ardent soleil sur la mer où dansent les régates d’été…
Rien n’est statique dans son univers. Dabin ne nous impose aucune vision, il nous laisse libre de notre interprétation. “ Chaque tableau est le rêve éveillé d’une certaine réalité ”
Ses peintures ont été influencées par les voyages
Il crée une peinture contemporaine et universelle où la technique et la vision intérieure se mettent respectivement en valeur pour nous faire entrer dans un monde imaginaire. Ce peintre connaît le goût de la liberté dans laquelle il nous engage avec lui
Sa technique est fidèle à la peinture à l’huile. L’acrylique n’est utilisé qu’accessoirement pour les fonds. Il se soucie de la pérennité de son œuvre en soignant ses préparations. Après des préparations méthodiques, le pinceau est souvent remplacé par la brosse, le couteau ou sa main. Ce travail de la matière devient plus fort lorsqu’il mêle à la peinture du sable de Loire, au grain plus ou moins fin, donnant ainsi des surfaces granuleuses sur lesquelles s’accroche la lumière
“ Les matières ont de l’importance pour moi. C’est tactile ”.
Il utilise souvent des tons purs, pris à même le tube, aime juxtaposer des teintes franches pour générer des mélanges optiques.
Sa préférence va aux tonalités chaudes et aux bleus tandis que les gris sont utilisés pour lier les tons entre eux. Les noirs surgissent avec force dans certaines toiles voisinant avec les rouges par touches contrastées. Les blancs utilisés de manière exceptionnelle servent surtout de support aux glacis. Des glacis dans lesquels il joue avec leur transparence, leur légèreté, leur fluidité…